Harkis : évitons la récupération politique quand il s’agit de rassembler la République !

J’étais présent hier, dans la cour d’honneur des Invalides, à la cérémonie d’hommage aux Harkis et aux membres des formations supplétives.
L’émotion était intense de voir la nation rassemblée pour les Harkis dans ce lieu prestigieux, symbolique de notre histoire militaire, qu’elle soit royale, impériale ou républicaine.

Oui, notre nation était hier rassemblée dans un beau moment de communion autour du drapeau tricolore en l’honneur de ces près de 75 000 auxiliaires de notre armée, abandonnés en Algérie, pour certains à un sort tragique, alors qu’ils avaient servi fidèlement la France. Rassemblée aussi en hommage à ces 60 000 autres Harkis rapatriés sur notre sol dans des conditions souvent indignes et trop longtemps tenus à l’écart du reste de la nation.

La République se grandit quand elle a la lucidité de regarder en face les pages tragiques de son histoire. Elle est noble quand elle sait reconnaître ses manquements tout autant qu’elle célèbre avec fierté ses heures de gloire.

Le Président Hollande a eu raison de pointer la responsabilité des gouvernements français dans l’abandon des Harkis. Simplement, il y avait quelque chose de gênant à le faire dans une optique manifestement électoraliste en tentant de ramener la couverture à soi.

Qu’il me soit permis de rappeler qu’en 1994, alors directeur de cabinet de Roger Romani, Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Sénat et des Rapatriés, j’avais œuvré pour qu’aboutisse un texte inédit en faveur des Harkis. Cette loi, pour la première fois, reconnaissait en son article premier que « la République française témoigne sa reconnaissance envers les rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie pour les sacrifices qu’ils ont consentis. »

La communauté Harki a toujours fait preuve d’une grande dignité. Elle ne se marchande pas. Elle sait que la reconnaissance légitime de sa cause n’est pas une page blanche et n’a pas attendu François Hollande. Évitons la récupération politique quand il s’agit de rassembler la République !

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