Pour Copé, l’article 2 de la loi travail est « devenu le test de l’autorité de l’État »

CONTRE les blocages, Jean-François Copé se vante d’avoir découvert une « arme fatale » : le référendum d’entreprise. Celui que la loi travail prévoit déjà, et qui déchaîne les foudres de la CGT ?

Rien à voir, selon le député maire de Meaux qui, après Hervé Mariton, Alain Juppé, François Fillon, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire, a défendu sa « méthode » de réforme mardi matin devant la Fondation Concorde.

JFC - Le FigaroPour faire la différence avec ses rivaux devant des chefs d’entreprise en demande de ruptures franches, Jean-François Copé a expliqué que sa conception du référendum ne passait « à aucun moment par un préalable syndical ». « Moi, je n’ai pas digéré ce qui s’est passé chez Smart, où des partenaires sociaux minoritaires, voire extérieurs à l’entreprise, ont pu s’opposer à un accord majoritaire chez les salariés », a-t-il rappelé.

Déterminé à « en finir avec la cogestion du pays » avec des syndicats « dont le sens des responsa- bilités est proportionnel à leur représentativité », il a fustigé la CGT et son secrétaire général en les accusant de « s’approprier les moyens de transport » et le secteur de l’énergie pour permettre à une « minorité » de paralyser la France. « Mes choix, je ne veux pas les discuter avec Philippe Martinez ! » a-t-il lancé.

« Quinze décisions, pas plus »

Afin de « prendre de vitesse » ceux qu’il appelle « les bêtabloquants », l’inventeur de la « droite décomplexée » avait proposé dès 2012 de recourir aux ordonnances. Depuis, il a travaillé sur leur contenu, sans se soucier des sondages sur les intentions de vote à la primaire, qui le créditent « de 3 % les bons jours », comme il ne manque pas de le souligner pour mettre les rieurs de son côté. Son calendrier est prêt : une fois élu, fin novembre, il se donne jusqu’à la présidentielle de mai pour préparer « en toute transparence » un programme de « quinze décisions, pas plus », qui fera office de plate-forme électorale pour les candidats aux législatives de juin. « Le 3 juillet, le Parlement sera saisi, le 30 août, les quinze décisions seront prises et applicables », a-t-il promis, en expliquant qu’« il vaut mieux éviter les réformes structurelles en novembre ». Selon lui, « l’été présente un énorme avantage : il rend beaucoup plus difficile d’organiser des grèves générales. »

La pique vise évidemment François Hollande. Au passage, Jean-François Copé a encouragé à sa manière Manuel Valls en s’écriant : « J’espère vraiment qu’il va tenir sur l’article 2 de la loi travail (celui qui donne la primauté à l’accord d’entreprise sur l’accord de branche, NDLR) car cet article est devenu le test de l’autorité de l’État. »

Primaire oblige, Copé n’a pas été tendre avec ses concurrents de droite. Ils veulent, comme lui, en finir avec le monopole syndical au premier tour des élections professionnelles ? « Ça ne suffit pas, ce sont des réponses de candidats en campagne », a-t-il tranché, en critiquant particulièrement la « modération » revendiquée par Juppé.

Sans nommer le maire de Bordeaux, sinon pour dire tout le « respect » qu’il lui porte, Copé s’est interrogé sur « ces hommes politiques obsédés par l’idée de séduire ceux qui ne voteront jamais pour lui ». Un travers dans lequel l’ancien président de l’UMP est assuré de ne pas tomber. ■

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