Le « progrès » au service du sursaut français ?

La révolution des NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique, Sciences Cognitives) est-elle déjà terminée ? Cette question peut paraître décalée au moment du lancement, médiatiquement fracassant, de « l’Apple Watch »… Et pourtant ! C’est un débat qui anime les scientifiques et les économistes : la loi de Moore, édictée dans les années 1960, va-t-elle continuer de se vérifier ?

La loi de Moore est-elle morte ?

Cette loi, du nom de l’un des fondateurs d’Intel, Gordon Moore, suppose que la puissance des micro-processeurs double tous les 18 mois. La plupart des innovations technologiques actuelles reposent sur ce cycle. Résultat : une simple puce réalise aujourd’hui des milliards d’opérations à la seconde… La loi de Moore s’est ainsi vérifiée depuis plus de 50 ans. Mais des scientifiques, comme le physicien américain Michio Kaku, pensent que ce miracle technologique permanent s’arrêtera d’ici peu car nous ne pourrons pousser toujours plus loin la miniaturisation nécessaire pour faire gagner en puissance ces processeurs. D’autres au contraire, à l’image du docteur Laurent Alexandre, pensent que rien n’arrêtera le développement de l’intelligence artificielle. D’ailleurs, les meilleurs ingénieurs du monde entier travaillent à la création de « l’exaflop », un ordinateur superpuissant capable de réaliser un milliard de milliards d’opérations par seconde !

Vers une crise économique ou vers une crise éthique ?

Quoi qu’il en soit, ce débat doit nous interpeller. Si jamais le cycle de l’innovation des NBIC s’arrêtait brutalement, alors nous irions au-devant d’une profonde crise économique. Il faudrait l’anticiper en se demandant où seront à l’avenir les nouvelles sources de croissance. Si, au contraire, les ingénieurs arrivent à pousser toujours plus loin l’innovation, alors de nombreuses questions éthiques se poseront au monde entier. A commencer par la fracture numérique et l’usage du progrès technique. Face à ces problématiques, j’ai la conviction que la France a un rôle particulier de réflexion et de proposition à jouer au niveau international. Elle dispose de tant de chercheurs d’exception et de leaders innovants ! C’est en étant en pointe sur une recherche technologique, inséparable de la croissance et de l’éthique, que nous pourrons mettre les NBIC au service du sursaut français.

Deux problématiques mondiales : fracture numérique et usage du progrès technique

Première question donc, la fracture numérique. Si demain la technologie mène par exemple à l’automatisation de la plupart des métiers ou des tâches quotidiennes, que feront tous ceux qui n’ont pas une formation technique adéquate ? J’ai été frappé de lire, le 25 février dans les Echos, que selon l’université d’Oxford, 47% des catégories actuelles d’emplois pourraient rapidement disparaître, remplacées par des robots… Ne risquons-nous pas d’aller vers une humanité à deux vitesses ? L’une, ultra-connectée, bénéficiant des derniers progrès. L’autre, majoritaire, mais tenue à l’écart des innovations ? Ce serait un explosif retour d’une « lutte des classes » version numérique… Un comble !

Seconde question, plus vertigineuse encore : celle de l’usage que nous ferons du progrès technique… Les NBIC peuvent nous mener vers une mutation du genre humain. Un homme « augmenté », truffé de puces, capable de repousser ses limites, notamment en termes d’espérance de vie, jusqu’à des frontières jamais explorées… Jusqu’où faut-il aller ? N’avons-nous pas le devoir, dès aujourd’hui, de poser des limites éthiques aux développements infinis que la technique pourrait nous offrir demain ? Comment s’assurer que le progrès reste toujours au service de l’homme sans pour autant que l’on tombe dans le piège de l’hyper-régulation qui entrave, démotive et pousse les entrepreneurs à se délocaliser ? Il faut de l’équilibre mais pas de l’eau tiède !

Chercher des réponses sur le terrain

Avouons-le franchement, ces questions ne peuvent pas être réservées aux experts. Nous devons les partager avec eux. Les NBIC sont des atouts majeurs pour préparer le sursaut français. Raison de plus pour mettre sur la table leurs potentiels risques économiques, sociaux ou éthiques.

C’est pourquoi je vais aller à la rencontre de certains des acteurs français les plus en pointe dans ce domaine, afin de pouvoir en reparler très vite avec vous dans les prochaines semaines.

Dans cet intervalle, n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, le débat doit être sans tabou et sans langue de bois !

A très bientôt !

JFC

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